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Des manuscrits de la Mer Morte plus anciens qu'on ne le pensait ?


Le "rouleau du sacrifice du sabbat" remonterait au milieu du premier siècle avant J.-C. Crédit : Wikimedia Commons
Le "rouleau du sacrifice du sabbat" remonterait au milieu du premier siècle avant J.-C. Crédit : Wikimedia Commons

Grâce à une nouvelle étude utilisant l’intelligence artificielle, des chercheurs néerlandais ont découvert que certains manuscrits de la mer Morte pourraient dater du IVe ou IIIe siècle av. J.-C., soit plusieurs décennies, voire un siècle plus tôt qu’on ne le pensait.


Ces textes, déjà considérés comme les plus anciens témoins connus de la Bible hébraïque, ont été analysés par un programme d’IA nommé Enoch, combinant les résultats de la datation au radiocarbone et de l’analyse paléographique.


Cette avancée pourrait bouleverser notre compréhension des origines du judaïsme et de la formation des textes bibliques.

En effet, une telle ancienneté suggère que des écrits religieux stabilisés circulaient déjà bien avant l’époque hasmonéenne, remettant en cause les chronologies traditionnelles. Elle montre aussi qu’un système organisé de production, copie et diffusion de textes existait dès cette période, impliquant probablement des communautés religieuses structurées.

Elle met de plus en évidence la coexistence de plusieurs styles d’écriture (hassmonéenne, hérodienne) dès la fin du IIᵉ siècle av. J.-C., suggérant que les manuscrits ne proviennent pas d’un seul groupe mais de diverses communautés.


Cela révèle d'abord une tradition scripturaire active à une époque où très peu de textes hébreux ont survécu.


Cette étude démontre la puissance de l’IA comme outil d’analyse historique, ouvrant la voie à la re-datation d’autres manuscrits peut-être mal attribués.


Elle offre ainsi de nouvelles perspectives sur l’histoire biblique, la transmission des savoirs et l’évolution religieuse du Proche-Orient ancien.


Une innovation technologique révolutionnaire :


Les manuscrits de la mer Morte, découverts depuis 1947 près de Qumran, sont des textes religieux et profanes cachés dans des grottes probablement lors des révoltes juives contre Rome (Ier-IIe siècles). Leur datation traditionnelle (IIe siècle avant à IIe siècle après J.-C.) reste incertaine, car peu sont signés ou datés. Elle repose sur la comparaison des styles d'écriture, -méthode limitée par le manque de textes de référence de la région- et sur le radiocarbone -méthode (carbone 14) efficace mais destructrice, car elle nécessite de détruire des fragments de ces manuscrits irremplaçables, ce que les conservateurs évitent.


L'IA Enoch résout ce dilemme en combinant l'analyse paléographique (forme des lettres) avec les données radiocarbones existantes. Entraînée sur une trentaine de parchemins déjà datés au carbone, elle a atteint 85% de précision lors des tests.


L'application d'Enoch à 135 manuscrits non datés a révélé des résultats surprenants : certains textes, notamment des fragments de Jérémie, Samuel, Daniel et l'Ecclésiaste, seraient plus anciens que prévu - certains remontant potentiellement au IVe siècle avant J.-C.


Cette découverte suggère que ces manuscrits pourraient avoir été copiés peu après leur rédaction originale, bien qu’ils soient loin d’être des versions fidèles.


Cela pourrait amener à reconsidérer la manière dont les textes bibliques ont été produits et diffusés : les variations dans les textes apparaîtraient dès leur création, et non seulement lors de copies ultérieures. Cela remet aussi en question leur lien traditionnel avec la dynastie hasmonéenne du IIe siècle av. J.-C.







 
 
 

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